03 | MP - Ménages de pêcheurs et gestion durable des lacs

En bref

Nous avons coordonné le transfert de gestion de 7 lacs de l’Etat malgache directement aux associations de pêcheurs, afin d’augmenter les revenus des ménages de pêcheurs et revitaliser les points d’eau. Au regard de la pêche, la productivité des lacs décroit chaque année en raison de leur cycle naturel. Mais ceux-ci étaient également
recouverts de jacinthe d’eau, une plante invasive qui a fini par recouvrir entièrement les lacs, empêchant la lumière de pénétrer dans l’eau et causant la disparition des poissons. L’érosion des sols conduit également au déversement des sédiments des versants dans l’eau en diminuant sa qualité. Avec les poissons introduits les espèces indigènes et endémiques avaient aussi disparues. Nous avons organisé l’assainissement des lacs avec les ménages de pêcheurs en désensablant des canaux et en réalisant des ouvrages anti-érosifs. Les villageois ont aussi mis en avant l’agriculture autour des lacs pour augmenter leurs revenus. Nous devons continuellement entretenir les canaux et réaliser d’avantage d’ouvrages anti-érosifs, des bassins piscicoles dans les lacs, par endroits améliorer la qualité des eaux de ruissellement, ainsi que terminer les formations des ménages et réintroduire des espèces indigènes.

Le projet

Communes de Belanitra, d’Antanétibé-Anativolo et d’Androvakely.

Bénéficiaires : 406 ménages de pêcheurs pour le transfert de gestion, dont 155 ménages pour les formations agricoles et piscicoles. En tout 2’430 bénéficiaires.

Budget : 509'900.- financement FGC.

Période planifiée : 15 juin 2022 au 15 mars 2025. En cours, 1er année du projet terminée, voir bilan plus bas.

Durée effective du projet : 2 ans et 10 mois.

Objectif général : L’extrême pauvreté des ménages de pêcheurs est éliminée et les ressources lacustres des trois communes sont gérées durablement.

Où en sommes-nous ?

La 1er année du projet est terminée. Une 1er année encourageante, résumé de ce qui a été fait et obtenu.

Du côté des lacs: Les pêcheurs ont été formés aux bases de l’élevage piscicoles. 6 bassins d’élevages ont été installés à la suite de la formation. Ils fourniront du poisson pendant la fermeture de la pêche entre septembre et décembre. Les pêcheurs ont pu construire 25 nouvelles pirogues et réparer celles existantes grâce à la formation en menuiserie.

Ce sont 15'000 m2 de tapis de Jacinthes d’eau retirés de la surface des eaux. Ces jacinthes originaire d’Amérique tropicale prolifèrent et recouvre l’eau d’un tapis opaque empêchant la lumière de traverser, étouffant ainsi la vie aquatique. Les jacinthes évacuées ont été mises à sécher et utilisées comme engrais pour les cultures.

Pour le transfert de gestion des lacs de l’Etat vers les groupements de pêcheurs, ce dernier a pris du retard en raison des discussions entre Ministères pour déterminer les responsabilités de chacun. Cependant le processus est en cours. Ce sont 7 lacs concernés, un contrat liera le Ministère de la pêche et de l’économie bleue aux 6 associations de pêcheurs regroupés au sein d’un groupement de pêcheurs.

Les arbres sont peu fréquents dans ces 3 communes. Bien qu’à l’origine (~400 ans) la forêt (tropicale verte toute l’année) couvrait les terres, il ne reste que des pseudo-savanne herbeuses issues des défrichements et du passage du feu. La réinstallation spontanée d’arbres indigènes ne se fait pas, en particulier sur les versants des collines aux sols à la consistance et couleur de la brique. La pluie sur ces sols nus, déboisés, sans végétation et les caractéristiques géologiques des versants, provoquent de l’érosion. Cette érosion entraine depuis les versants jusque dans les grands lacs des sédiments et du sable qui opacifient l’eau et comblent petit à petit les lacs et bouchent les canaux de la plaine.

Pour prévenir l’érosion (en nappe et rigoles) 50'000 plants de jacaranda (Jacaranda mimosifolia D. Don) ont été plantés sur les versants sur un peu plus de 20 hectares. Ces plants sont issus de graines (Silo National de Graines Forestières -SNGF) cultivées dans une pépinière par commune depuis août. Les plantations se font en saison des pluies, habituellement entre mi-décembre et fin-février.

Pour les formations agricoles et l’alphabétisation: Les femmes ont suivi 4 formations en cultures. Elles ont cultivé au total 90'165 m2. Chaque ménage à produit en moyenne :

55 kg de soja pour ~66 francs de gain (284'000 MGA)
90 kg de riz ~20 francs de gain (84'200 MGA)
Culture de contre saison, Pomme de terre 30 kg, Haricots 23 kg, Brèdes 3 kg, Carotte 40 kg pour~19 francs de gain (82'435 MGA)
La récolte des cultures de bas de pente se fera fin juillet début août.

Le résultat final des cultures ne sera connu qu’après la récolte et la vente des productions des bas de pente. Pour l’instant on estime le revenu moyen autour de 166 francs. La valeur financière semble modeste, mais ne pas oublier qu’un ménage génère un revenu moyen de 600 francs par an pour 6 personnes.

Les 2 autres formations sont la tenure, élevage extensif poules de basse-cour et la couture et confection. À la suite de la formation basse-cour, 1 poule-1 coq comme Coup de pouce a été distribué par ménage. Les braves bêtes ne sont pas décédées dans de mystérieuses circonstances et prospèrent. En effet l’on compte 6 à 11 ce ces animaux par ménage.

Quant à la campagne d’alphabétisation 50 femmes parmi 155 les ménages bénéficiaires l’on suivie. Elles sont en mesure de lire, écrire et tenir une petite comptabilité. Elles ne redoutent plus la confrontation avec les documents écris et savent rendre la monnaie au marché sans être désavantagées. A noter que 25% des enfants en âge d’aller à l’école primaire, de ces ménages, la fréquente contre à peine 10% avant la 1er année du projet.

Pour la suite, la 2e année du projet.

Du côté des lacs :

terminer le processus de transfert de gestion des lacs de l’Etat vers les pêcheurs,
commencer à désensabler les 17 kilomètres de canaux de la plaine,
continuer l’enlèvement des tapis de jacinthe,
commencer la formations des pêcheurs à la production d’alevins,
construire un 1er ouvrage de désensablement pour diminuer la charge en sable des eaux qui se jettent dans un des lacs,
entreprendre une étude sur l’implantation d’un 2e ouvrage de désensablement des eaux venant des versants
entreprendre une étude sur les travaux de stabilisation de lavaka (sédiments fins).
entreprendre une étude d’implantation de bassins piscicoles dans les lacs,
installer des cultures de démonstration (avec au préalable une analyse des eaux de rejet de ces cultures) sans intrants de synthèse et respectueux du sol.

Pour les formations agricoles et l’alphabétisation :

culture de contre-saison tomates,
culture riz irrigué,
culture d’arachide,
tenure canard et oies,
formation en gestion des stocks et finance simple.

Et le reste ?

50 nouveaux adultes à alphabétiser,
1 formation en SIG pour l’association Doria (maître d’œuvre),
une visite de domaines de productions bio.